Le vin végane : simple niche ou acteur d’une révolution dans nos assiettes ?

10 juin 2025

On entend ce mot partout : "responsable". Alimentaire, mode, beauté... tout ce que nous choisissons désormais peut (et doit) passer par le prisme de la conscience éthique. Et ce n’est plus une niche : en France, 76 % des consommateurs se disent prêts à changer leurs habitudes de consommation pour réduire leur impact environnemental. [Source : Baromètre Greenflex 2022].

Le vin ne fait pas exception. Chaque bouteille est scrutée : d’où vient le raisin ? Quel est l’impact sur l’environnement ? Y a-t-il eu exploitation humaine, animale ou chimique dans le processus ? Grâce à des émissions comme celles de la journaliste Elise Lucet ou encore à des documentaires pointant le désastre de l’agriculture industrielle, les consommateurs sont de plus en plus informés (et exigeants !).

Petit aparté pédagogique : c’est quoi un vin végane ? Pour faire simple, c’est un vin qui ne contient aucun produit d’origine animale. Les vins non véganes peuvent utiliser, au moment du collage (une étape où l’on filtre les particules en suspension), des produits comme la caséine (protéine de lait), l’albumine (blanc d’œuf), ou encore… de la colle de poisson. Oui, ça existe. Mais heureusement, il y a des alternatives minérales et végétales, comme la bentonite ou des protéines de pois. Facile et tout aussi efficace !

Quand l’assiette influence le verre

La montée des alternatives véganes ne se limite pas au vin. En 2022, le marché des alternatives végétales en France a bondi de +10 %, alors même que celui des produits d’origine animale stagne ou décroît. [Source : Xerfi]. Si l’on consomme moins de viande, moins de poisson et de produits transformés, il semble logique que l'on souhaite un verre de vin aligné avec nos principes, non ?

En plus, soyons honnêtes : qui a envie de trinquer avec une bouteille contenant de la colle de poisson quand on mange des falafels maison ou une tarte aux légumes ? Pas moi. Et si vous me demandez : "Mais Élise, comment distinguer un vin végane ?", je vous rassure : on y reviendra plus tard dans cet article.

Vous l’aurez remarqué, le vin végane est souvent associé à des mentions comme "bio" ou "nature". Ce n’est pas un hasard. Ces démarches partagent les mêmes valeurs fondamentales : respect de l’environnement, de la biodiversité et des consommateurs. Mais attention : tous les vins bios ou naturels ne sont pas véganes ! Même dans une jolie cuvée avec un label bio, on peut retrouver de l’albumine ou de la gélatine. La vigilance reste donc de mise.

Quelques chiffres pour briller en société : en 2022, la France comptait plus de 122 000 hectares de vignes certifiées en agriculture biologique, soit près de 20 % du vignoble national. [Source : Agence Bio]. Et le mouvement nature, bien que difficile à quantifier (car dénué de certification officielle), est en pleine explosion depuis dix ans. D’ailleurs, il n’est pas rare que les vignerons nature soient également sensibles à la cause végane. Pourquoi ? Parce que l’approche minimale s’applique aussi bien à la terre qu’à la cave, où l’on préfère éviter les intrants d’origine animale tout comme les intrants d’origine chimique.

Là, c’est le moment où je monte un peu au créneau. Car si le vin végane a le vent en poupe, l’étiquetage, lui, reste un immense chantier. En France et en Europe, les vignerons ne sont pas obligés de lister les produits utilisés pour le collage. Résultat : un consommateur lambda, même sensibilisé, peut avoir du mal à identifier un vin végane sans une bonne dose de recherches préalables (ou un coup de fil à son caviste préféré).

Heureusement, cela évolue. Certains labels comme European Vegetarian Union (EVU) ou la mention "Vegan Society", apposés directement sur les bouteilles, permettent de s’y retrouver. Mais ces certifications restent (trop) peu répandues. En attendant, votre meilleure arme reste la curiosité : n’hésitez pas à interroger votre caviste ou à dégainer Google lors de vos achats. Promis, ce n’est pas un caprice.

Bon, si vous êtes arrivé ici, je suis presque sûre que je vous ai déjà convaincu. Mais faisons un récapitulatif pour les sceptiques ! Voilà pourquoi, selon moi, opter pour un vin végane est une excellente idée :

  • C’est bon pour la planète : pas d’exploitation animale ni de produits dérivés, donc un impact écologique réduit.
  • C’est éthique : en refusant l’utilisation de produits non nécessaires, on défend le respect du vivant sous toutes ses formes.
  • C’est bon pour la santé : aucun intrant caché et des alternatives souvent plus naturelles.
  • Ça encourage les vignerons engagés : qui défendent une viticulture respectueuse et minimale.

Et pour ceux qui hésitent encore, sachez que de nombreux vins véganes rivalisent avec les meilleurs crus traditionnels en termes de qualité et de complexité aromatique. Plus d’excuse d’associer "éthique" et "approximatif" : l’excellence est au rendez-vous.

À mesure que la consommation responsable se généralise, le vin végane a toutes les chances de devenir une nouvelle norme plutôt qu’une exception. Les consommateurs exigent de la clarté, les vignerons explorent des solutions toujours plus naturelles, et la planète nous crie (littéralement !) de repenser nos habitudes.

Alors non, le vin végane n’est pas une lubie. Il s’inscrit dans une tendance de fond où chaque choix, aussi petit soit-il, peut avoir une grande importance. Et qui sait ? Dans quelques années, peut-être que la mention "végane" ne sera même plus nécessaire, parce que tous les vins seront respectueux du vivant. En attendant, je continue à lever mon verre à cette belle révolution. Santé, et à très vite sur le blog pour explorer d’autres sujets passionnants autour du vin éthique !