Le vin végane : une alternative respectueuse des animaux et du vivant

14 mai 2025

En théorie, le vin, c’est plutôt simple : du raisin fermenté, une action magique des levures, et hop, à nous la bonne cuvée. Mais en pratique, les choses sont souvent bien plus complexes, surtout lorsqu'on parle de vinification. Car derrière ces grandes cuves en inox ou ces barriques de bois se cache un invité inattendu : les produits d’origine animale !

Eh oui, dans bien des cas, les vignerons recourent à certains procédés et additifs pour clarifier et filtrer le vin, le rendant limpide et visuellement attrayant pour le consommateur. Ces substances sont appelées agents de "collage". Parmi les plus utilisés, on retrouve :

  • La gélatine, issue des os et des cartilages d’animaux.
  • L’albumine, tirée du blanc d’œuf (souvent utilisée dans les vins rouges).
  • La colle de poisson, ou isinglass, obtenue à partir de vessies natatoires de certains poissons.
  • La caséine, une protéine présente dans le lait.

Le rôle de ces ingrédients ? Capturer les particules en suspension dans le vin pour qu’il devienne limpide. Si ces agents ne se retrouvent pas dans le produit final puisque filtrés en fin de démarche, leur utilisation signifie clairement que le vin n’est pas végane.

Et voilà pourquoi un vin avec une étiquette bio, voire biodynamique, ne garantit pas qu’il soit exempt de produits d’origine animale ! À méditer la prochaine fois que vous choisirez une bouteille.

Produire du vin sans cruauté

Les vins véganes, eux, se passent de tout produit d’origine animale, que ce soit dans leur processus de collage ou leurs pratiques générales. Pour cela, les vignerons utilisent des alternatives végétales ou minérales, comme :

  • La bentonite, une argile naturelle très efficace pour clarifier.
  • Les protéines de pois, qui remplacent la gélatine.
  • Les dérivés de pommes de terre ou de blé (oui oui, la nature regorge de ressources !).

Le résultat ? Des vins tout aussi clairs et savoureux, mais sans exploitation animale. Et parce que le mouvement végane va souvent de pair avec des valeurs environnementales fortes, les vignerons engagés dans cette démarche privilégient généralement des pratiques minimalistes et respectueuses du vivant : peu ou pas d’intrants chimiques, levures indigènes, vendanges manuelles, etc. Véganisme et conscience écologique font souvent bon ménage dans le verre !

Une démarche qui va au-delà du chai

Mais ce n’est pas tout ! Pour qu’un vin soit végane, il doit également éviter tout produit d’origine animale dans son emballage. Exit donc le traditionnel bouchon de cire à base de shellac (sécrétée par certains insectes) ou les colles animales parfois utilisées sur les étiquettes. Ce niveau d’exigence varie selon les producteurs, mais il montre bien l’ampleur de la réflexion derrière chaque bouteille végane.

Moins d’exploitation, plus de justice

Derrière chaque verre de vin non végane se cachent souvent, dans l’ombre, des industries qui exploitent les animaux pour leurs sous-produits. Par exemple, la production de gélatine provient généralement de l’industrie de la viande. Choisir des vins véganes, c’est refuser de participer à ce cycle d’exploitation, même de manière indirecte.

En 2022, près de 70 milliards d’animaux terrestres ont été élevés et abattus dans le monde pour répondre à nos besoins alimentaires et industriels (source : FAO). Et ce chiffre ne comprend même pas les milliards de poissons et autres animaux marins capturés chaque année. Réduire notre consommation de produits d’origine animale, y compris dans nos boissons, est un levier puissant pour diminuer cette pression.

Protéger la biodiversité

Les pratiques agricoles intensives, souvent liées à la production animale, ont des impacts dévastateurs sur la biodiversité. Outre les déforestations massives pour créer des terres agricoles destinées à l’élevage, l’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques détruit les habitats de nombreuses espèces.

Même si le secteur viticole reste loin de l’impact environnemental des élevages industriels, le choix de vins véganes s’inscrit parfaitement dans une démarche globale de respect du vivant. En privilégiant ces cuvées, on soutient souvent des vignerons qui s'engagent pour des pratiques agricoles en phase avec leurs écosystèmes.

Le mythe de la qualité

Beaucoup pensent encore que passer au vin végane équivaut à sacrifier la qualité ou le plaisir gustatif. Erreur monumentale ! Les techniques utilisées pour clarifier le vin sont aujourd’hui si avancées qu’il est pratiquement impossible de faire la différence entre un vin collé avec des produits animaux et un autre avec des alternatives végétales.

En fait, de nombreux producteurs de grands crus (à commencer par certains domaines bordelais réputés) adoptent des pratiques véganes sans même le crier sur tous les toits. Le goût n’en pâtit pas, bien au contraire : des vins travaillés avec soin, sans artifice, permettent souvent de révéler toute la richesse et la typicité du terroir.

Comment reconnaître un vin végane ?

Reconnaître un vin végane peut toutefois être un vrai casse-tête. Les mentions "végane" ou "végan friendly" ne sont pas encore systématiques sur les étiquettes, même si certains labels comme la Vegan Society commencent à se démocratiser. Mon astuce : renseignez-vous directement auprès du producteur ou consultez des sites spécialisés qui recensent des vins végans. Vous pouvez aussi suivre ce blog où je partage régulièrement mes découvertes en la matière (oui, petit coup de pub au passage) !

Passer au vin végane, ce n’est pas dire adieu aux grands crus ou se contenter de cuvées insipides. C’est au contraire découvrir une nouvelle facette de l’univers du vin, à la croisée des chemins entre respect des animaux, écologie et plaisir. Que vous soyez écolo convaincu, sensible à la cause animale ou simple curieux, ces vins méritent une place sur votre table. Alors, prêt à trinquer sans cruauté ?