Vin végane : vecteur d’une agriculture respectueuse et durable

29 mai 2025

Avant de plonger dans les enjeux agricoles, repartons sur de bonnes bases. Un vin végane, c’est un vin qui exclut tout produit d’origine animale tout au long de sa fabrication. Oui, même dans le processus de clarification, où on utilise traditionnellement des agents comme l’albumine (protéine d'œuf), la caséine (protéine du lait) ou encore l’ichtyocolle (colle de poisson).

Les alternatives existent : bentonite (argile), protéines végétales de pois ou de pomme de terre, voire même techniques modernes qui se passent de tout agent clarifiant. Résultat ? Des vins 100 % végétaux, prêts à ravir vos papilles et celles de la planète.

Pour comprendre pourquoi le vin végane favorise une agriculture plus durable, il faut se pencher sur l’impact environnemental lié à l’utilisation de dérivés animaux dans la viticulture.

  • Le coût écologique des dérivés animaux : Produire des œufs, du lait ou du poisson pour extraire des agents clarifiants impose une pression sur les ressources naturelles. Selon l’ONU, les élevages industriels génèrent environ 14,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ce n’est pas rien, surtout pour un produit qui, avouons-le, pourrait très bien s’en passer.
  • La consommation en eau et en terres agricoles : Saviez-vous qu’il faut environ 4 325 litres d’eau pour produire un kilo d’œufs, selon les données de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ? Et je ne parle même pas des terres nécessaires à la culture des aliments pour le bétail.

En supprimant complètement ces pratiques du processus viticole, le vin végane réduit indirectement la pression exercée sur les écosystèmes et les ressources disponibles.

Au-delà des dérivés animaux, les vignerons végans ont souvent une démarche plus globale et engagée en faveur de la durabilité. Cela ne s’arrête pas à ce qu’ils utilisent – ou non – pour clarifier leur vin. Passons en revue quelques pratiques qui contribuent à une agriculture plus équilibrée.

La préférence pour des pratiques écologiques

Vous vous en rendrez vite compte en discutant avec les artisans du vin végane : nombreux sont ceux qui pratiquent une viticulture biologique ou biodynamique. Ces approches excluent les pesticides et engrais chimiques, favorisant au contraire des solutions naturelles pour protéger les vignes tout en respectant la biodiversité.

  • La biodiversité dans les vignes : Planter des haies, préserver les insectes, laisser des couverts végétaux… Tout cela limite l’érosion des sols et améliore leur fertilité.
  • L’utilisation de levures indigènes : Plutôt que de recourir à des levures industrielles, ces vignerons privilégient les levures naturelles présentes sur les raisins et dans les caves, réduisant à nouveau l’interférence humaine et chimique.

Des domaines en circuit court

Beaucoup de vignerons végans favorisent les circuits courts, cherchant à réduire leur empreinte carbone. D’autres vont plus loin en adoptant des pratiques comme la revalorisation des déchets viticoles (marcs et lies) pour fabriquer du compost. Résultat ? Une agriculture circulaire, moins génératrice de déchets.

C’est bien joli de parler planète, mais qu’en est-il de nos verres ? Les amateurs pourraient craindre que l’absence de dérivés animaux altère la qualité ou le plaisir de dégustation. Eh bien, sachez qu’un vin végane n’a rien à envier à ses cousins non végans, bien au contraire.

En optant pour des techniques plus respectueuses et en réduisant les intrants inutiles, les vignerons peuvent donner naissance à des vins purs, vivants et empreints de leur terroir. Si vous doutez encore, osez goûter ! Il y a des pépites qui vous attendent, promis.

Aucun système n’est parfait, et il serait malhonnête de ma part de dire que le vin végane est la panacée. Parmi les défis :

  • Le manque de réglementation claire : Contrairement au label « bio », le terme « végane » dans le vin reste flou. De nombreux vins pourraient être techniquement végans sans le revendiquer. À l’inverse, certains producteurs peu scrupuleux pourraient se revendiquer végans sans preuve.
  • L’accessibilité pour les consommateurs : Selon une étude de Wine Intelligence, seuls 3 % des consommateurs européens recherchent activement des vins avec le label végane. Le marché reste donc encore de niche, bien qu’il soit en forte expansion.

Mais Rome ne s’est pas faite en un jour ! En continuant à éduquer et à sensibiliser, ces défis peuvent être relevés.

Adopter le vin végane ne signifie pas uniquement boire un vin. C’est aussi encourager un modèle agricole durable, respectueux des sols et des ressources naturelles. Ce choix, bien que souvent perçu comme marginal, s’inscrit en réalité dans une réflexion plus large autour de nos modes de consommation et de leur impact à long terme.

Alors, la prochaine fois que vous ferez un tour chez votre caviste, pourquoi ne pas regarder d’un peu plus près ces bouteilles (souvent très joliment étiquetées) portant la mention « végane » ? Le futur de la vigne et de notre planète pourrait bien se trouver dedans. Santé !