Passons maintenant à la grande question : pourquoi tant de vignerons revendiquent-ils aujourd’hui une production végane ? Est-ce une réelle démarche éthique ou une extension de la popularité croissante du véganisme ?
L'éthique avant tout : un engagement réfléchi
Pour de nombreux vignerons, adopter des pratiques véganes s'inscrit dans une démarche globale de respect du vivant. Cela va souvent de pair avec d’autres bonnes pratiques comme l’agriculture biologique ou la biodynamie. Les vins véganes sont aussi souvent produits de manière plus artisanale, avec une attention accrue portée à la qualité des raisins et aux procédés naturels.
Abandonner l'utilisation de produits d'origine animale implique de trouver des alternatives. Et elles existent ! La bentonite (une sorte d'argile) ou les pois protéinés sont ainsi utilisés pour remplacer les colles animales traditionnellement employées. Cela démontre un choix conscient de trouver des solutions respectueuses de toutes les formes de vie, sans transiger sur la qualité du vin.
En ce sens, on peut dire que pour certains producteurs, le vin végane est bien plus qu'un argument marketing. C'est une véritable philosophie, un geste éthique cohérent qui va au-delà de l’étiquette.
Marketing et opportunisme : un effet de mode ?
D’un autre côté, difficile d’ignorer que l’étiquette “végane” a un certain sex-appeal. Avec la montée en flèche des consommateurs végans ou flexitariens — 24 % des Français déclarent vouloir réduire leur consommation de produits animaux (source : Kantar, 2021) —, certaines entreprises y voient forcément une opportunité de marché.
Le problème, c'est que certaines marques jouent simplement la carte marketing sans réelle transparence. On voit parfois apparaître des bouteilles labellisées "végane" alors que l’ensemble de la démarche du producteur n’est pas forcément éthique (usage de pesticides, travail peu respectueux des sols, etc.). Attention au greenwashing, dans ce cas rebaptisé “vegan-washing” !