Focus sur leur viticulture : bio mais pas (encore ?) végan
Château Virac s’est fait remarquer en rejoignant la mouvance bio : conversion officielle entamée en 2019, obtention du label AB (Agriculture Biologique) en 2022. À ce sujet, 100 % de la surface de 25 hectares est aujourd’hui cultivée sans pesticide de synthèse, fongicide ou engrais chimique (Vigneron Indépendant).
Mais attention : bio n’est pas synonyme de végan. L’Agriculture Biologique française autorise très bien jusque 2024 le recours aux colles animales dans les vinifications ! Or, d’après l’interview de l’œnologue maison (Sud Ouest, avril 2023), la propriété admet avoir « limité au maximum » l’apport d’albumine ou de caséine sur ses rouges et ses blancs depuis 2021, mais ne s’interdit pas « exceptionnellement » ces intrants les années délicates.
- 2020 : collage principalement à la bentonite (argile minérale)
- 2021 : « parenthèses animales » reconnues pour deux cuvées face à des remontées de troubles
- 2022 : volonté affichée de recourir uniquement à des protéines végétales (pois, pomme de terre ou blé)
Rien d’absolu donc, mais un virage net observé, dicté aussi par les pressions du marché export (particulièrement Europe du Nord et Canada où la mention végan séduit).
Et la certification végan dans tout ça ?
Aujourd’hui — et contrairement à d’autres châteaux bordelais comme Le Frêche ou le Château Damas (Labellisés EVE Vegan depuis 2021) — Virac ne s’est pas lancé à l’assaut de la certification végan officielle. Pas de mention spécifique sur les contre-étiquettes, rien non plus sur leur site Internet à juin 2024.
Contacté par email (échange avec la responsable qualité, mai 2024), le domaine évoque « la complexité administrative » et l’« arbitraire de certains cahiers des charges non harmonisés à l’international ». Bref, Virac avance à sa façon : tentant de garantir la pureté de ses vins, mais sans auditeur externe pour valider à 100 %.