Parlons-en, justement, des agents alternatifs. La protéine de pois, star de la clarification végane depuis sa validation par l’OIV en 2017, a su prouver qu’elle ne “plombait” pas le goût ni la finesse aromatique : des dégustations à l’aveugle menées en 2022 par l’Institut Français de la Vigne et du Vin (source IFV, mars 2023) sur 120 cuvées révèlent que 47% des œnologues professionnels n’identifient aucune différence entre un vin collé traditionnellement et son équivalent végan. Et sur pinot noir ou chenin blanc, les préférences organoleptiques penchent même parfois vers la version végane : tannins mieux fondus, arômes plus francs.
En Alsace, le Domaine Valentin Zusslin témoigne (Terre de Vins, nov. 2022) que le recours à la bentonite ou la protéine de pois a permis de gagner en limpidité… et parfois d’exprimer des notes plus vives, moins “arrondies” par la souplesse qu’apportait la colle d’œuf. Mais la stabilité des vins – en bouteille comme à l’export – reste très satisfaisante sur la plupart des cépages locaux.
Enfin, les avancées en filtration tangentielle ou cross-flow séduisent les domaines à la recherche d’une limpidité sans collage, préservant au passage la structure et la fraîcheur. Preuve sur pièce : Château La Lagune (Haut-Médoc), reconnu pour ses innovations écologiques, utilise ces méthodes pour signer des vins qui n’ont rien à envier à leurs voisins plus traditionnels (propos recueillis dans Le Figaro Vin).