Labels véganes et transparence : que disent-ils vraiment au consommateur ?

1 juin 2025

Avant de rentrer dans le vif du sujet, posons les bases. Un vin estampillé “végan” garantit qu’aucun produit ou dérivé d’origine animale n’est intervenu dans son élaboration. Mais comment diable de l’animal peut-il se retrouver dans une bouteille de vin ? Eh bien, les étapes d’élaboration, comme le collage (une étape de clarification du vin), utilisent parfois des produits d’origine animale. Historiquement, on pouvait utiliser des substances comme :

  • La caséine, une protéine issue du lait.
  • L’albumine, extraite du blanc d’œuf.
  • La gélatine, obtenue principalement à partir de porc ou de bœuf.
  • La colle de poisson (oui, ça existe !), produite à partir de vessies natatoires de poissons.

Beurk, non ? Heureusement, il existe aujourd’hui des alternatives comme les protéines de pois, la bentonite (une argile), ou encore les algues. D’où l’intérêt des labels véganes pour rassurer les consommateurs sur ces pratiques.

Si vous êtes amateur de vin végane, vous avez peut-être déjà remarqué des logos spécifiques sur les bouteilles. Mais attention, tous les labels véganes ne se valent pas. Voici un petit tour d’horizon des plus connus :

V-Label

C’est un des labels les plus répandus au niveau international pour garantir qu’un produit est végane. Créé par l’Union végétarienne européenne, il établit des critères stricts pour interdire tout produit d'origine animale, y compris dans le collage. La certification est payante, ce qui peut parfois dissuader les petits producteurs.

Certified Vegan

Ce label, souvent vu aux États-Unis, garantit également une absence totale de produits d'origine animale mais concerne surtout les produits alimentaires et cosmétiques. Il s’applique aussi aux vins, bien qu’il reste moins commun en Europe.

Vegan Society

Ce logo à la petite fleur verte est attribué par la Vegan Society britannique et couvre une large gamme de produits, y compris les vins. Là encore, les critères sont stricts et doivent être vérifiés régulièrement.

Maintenant que vous connaissez les principaux labels, posons LA grande question : assurent-ils réellement une transparence totale pour le consommateur ? Voici les points à considérer :

une certification volontaire

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’aucun label végane n’est obligatoire pour garantir un vin sans produits d’origine animale. Beaucoup de producteurs adoptent des pratiques véganes sans certification officielle. Cela veut dire que vous pouvez consommer des vins 100 % véganes sans jamais voir un logo sur la bouteille. Malheureusement, cela complique la tâche pour le consommateur lambda, qui doit souvent enquêter lui-même (ou faire confiance à un blog comme le mien, au passage).

le spectre étroit du "véganisme"

Un label végane se focalise uniquement sur l’absence de produits d’origine animale. Mais cela ne prend pas en compte d’autres pratiques éthiques ou écologiques. Un vin végane peut tout à fait provenir d’une exploitation utilisant des pesticides chimiques ou fonctionnant dans des conditions de travail médiocres. Morale de l’histoire ? Végane ne rime pas forcément avec respect du vivant dans son ensemble.

un manque d’uniformité

Autre problème : chaque label a ses propres critères. Ce qui est validé par l’un peut être refusé par l’autre. De plus, certaines certifications imposent des contrôles rigoureux, tandis que d’autres se contentent de déclarations des producteurs. Cela peut entraîner un manque de confiance chez les consommateurs.

Pour que vous puissiez évaluer tout cela de manière plus concrète, voici quelques faits et chiffres récents :

  • En 2022, seulement 5 % des vins commercialisés en France portaient une mention officielle végane (Source : Union des Vignerons Bio).
  • Selon une étude de Wine Intelligence, 43 % des consommateurs européens associent "véganisme" et "respect de l’environnement", mais moins de 20 % savent ce que garantit réellement un label végane.
  • Dans certains vignobles bios ou biodynamiques, plus de 80 % des vins sont techniquement véganes… mais peu sont labellisés comme tels à cause des coûts ou du manque d’intérêt commercial.

Alors, comment s’assurer de consommer des vins véganes éthiques et transparents si les labels ne suffisent pas toujours ? Voici mes conseils d’amie :

  1. Renseignez-vous sur le domaine. De nombreux vignerons éthiques détaillent leurs pratiques sur leur site ou via les salons de vin. N’hésitez pas à poser des questions, ils adorent en parler !
  2. Privilégiez les circuits courts. Acheter directement auprès des vignerons locaux permet souvent d’obtenir des informations précises sur leurs pratiques.
  3. Adoptez les vins bios ou naturels. Bien qu’ils ne soient pas systématiquement véganes, ils s’alignent souvent sur des pratiques similaires en termes de respect de l’environnement.
  4. Fiez-vous aux recommandations. Oui, je fais un peu de pub ici, mais les blogs, forums et groupes autour du vin végane regorgent de bonnes adresses !

Les labels véganes sont une avancée indéniable pour démocratiser la consommation de vins respectueux du vivant, mais ils ne constituent pas une garantie absolue. Leur principal intérêt reste de sensibiliser le grand public et de poser des bases pour un vin sans cruauté.

En tant que consom’acteur, le réflexe le plus précieux reste la curiosité. Posez des questions, découvrez vos producteurs locaux, et ne vous laissez pas uniquement guider par les logos. Après tout, le vin, c'est aussi une histoire de rencontres et d'échanges. Alors, prêt(e) à dénicher quelques pépites éthiques pour votre prochaine dégustation ? Santé !