Quel est l’impact environnemental des produits d’origine animale dans la vinification ?

17 mai 2025

Avant de parler éthique et environnement, faisons un point technique. Les produits d’origine animale interviennent principalement pendant le processus de clarification du vin, qu’on appelle la “collage”. Si ce mot vous évoque des cours d’arts plastiques, pas de panique, ce n’est pas ça. Clarifier un vin, c’est enlever les particules en suspension pour obtenir un nectar limpide et brillant.

Pour ce faire, de nombreuses caves utilisent encore des agents de collage d’origine animale, notamment :

  • La gélatine : issue de la peau et des os de porc ou de bœuf.
  • Les colles de poisson : à base de vessie natatoire de poissons, notamment l’esturgeon.
  • L’albumine : extraite du blanc d’œuf, souvent utilisée pour les vins rouges.
  • La caséine : protéine du lait de vache, impliquée dans la clarification des vins blancs.

Ces agents agissent comme des aimants : ils attirent les impuretés et tombent au fond des cuves. Après filtration, ils ne restent pas dans le vin, mais leur production a bel et bien un coût environnemental.

Donc, ces ingrédients d’origine animale ne finissent pas directement dans votre corps, mais leur empreinte se fait sentir ailleurs : sur notre planète. Comment ? Regardons de plus près leur production.

Un bilan énergétique désastreux

On ne le répétera jamais assez : l’élevage intensif est l’un des plus grands responsables des émissions de gaz à effet de serre. Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), cet article datant de 2021 affirme que l’élevage est responsable de 14,5 % des émissions mondiales de GES. Produire du lait, des œufs ou encore de la viande demande une quantité faramineuse d’eau, d’énergie et de nourriture pour les animaux.

Pour un litre de gélatine ou quelques grammes de caséine, ce sont plusieurs centaines de litres d’eau, des hectares de terres agricoles et du méthane produit par les animaux. Sans parler de l’énergie nécessaire à leur transformation.

Des déchets… et encore des déchets

Les sous-produits animaux utilisés dans le vin ne sont pas des ingrédients “à part entière” : ce sont des dérivés ou des restes, issus des abattoirs ou de l’industrie laitière. C’est vrai, la logique voudrait qu’ils soient recyclés plutôt que jetés, non ? Oui, mais ce “recyclage” n’est pas synonyme de développement durable. Leur traitement et leur transport génèrent eux aussi de lourds coûts environnementaux !

Pression sur la biodiversité marine

On en parle moins, mais la colle de poisson, réalisée à partir de vessies natatoires, contribue également à la pression sur des espèces marines. Les pêcheries, bien souvent intensives, affectent dangereusement les écosystèmes. Par exemple, la demande pour les vessies d’esturgeon contribue au déclin de cette espèce, déjà fragile.

Bonne nouvelle ! On n’a pas besoin de gélatine de porc ou de colle de poisson pour fabriquer un vin clair et savoureux. De plus en plus de vignerons optent pour des alternatives véganes, aux propriétés similaires mais sans impact sur les animaux et bien moindres sur l’environnement.

Les protéines végétales

Les protéines issues de pois ou de pomme de terre ont le vent en poupe. Elles permettent d’obtenir un effet collant efficace et sont neutres au goût. En plus, ces matières premières sont beaucoup moins gourmandes en ressources naturelles.

L’argile et le charbon actif

L'argile, notamment la bentonite, agit aussi comme un excellent clarifiant, surtout pour les vins blancs. Quant au charbon actif, il sert à retirer les éventuels goûts indésirables tout en respectant l’environnement.

Mais en vrai, a-t-on besoin de coller ?

C’est là que ça devient intéressant. Beaucoup de vignerons engagés décident de ne pas procéder au collage. Laisser le vin évoluer naturellement et accepter une légère opacité devient une approche respectueuse à la fois des arômes… et de l’environnement.

Privilégier des pratiques écoresponsables dans le processus de vinification fait partie d’une réflexion plus vaste. Rechercher des vins véganes, c’est aussi souvent soutenir des domaines en agriculture biologique, biodynamique ou encore des vignerons nature. Tout est lié !

Ces producteurs engagés font attention à chaque étape : respect des sols, vinification propre, packaging recyclable. Une bouteille végane est souvent un gage d’effort global pour la planète.

Refuser les produits d’origine animale dans son vin, c’est aussi un acte politique. Ce n’est pas anodin : cela participe à réduire la demande pour l’élevage intensif, à remettre en question des pratiques datées et à soutenir une viticulture moderne et éthique.

Et, soyons honnêtes, il n’y a pas mieux qu’une belle bouteille qui respecte nos valeurs pour déclencher des discussions animées lors d’un dîner entre amis. Car le vin, ce n’est pas qu’un produit de consommation, c’est aussi un vecteur de partage et de réflexion collective.

Vous l’aurez compris : les produits d’origine animale dans la vinification, ce n’est ni indispensable, ni soutenable. Si vous êtes amateur de vin (et de planète), le choix des vins véganes est une évidence. Aucune raison de sacrifier ni vos papilles, ni vos principes ! Le changement se fait déjà sentir : de plus en plus de domaines adoptent des pratiques respectueuses pour offrir des vins délicieux, éthiques et durables.

Alors, la prochaine fois que vous dégustez un bon verre, demandez-vous : que contient-il vraiment ? Avec cette nouvelle conscience, vous pourrez trinquer à la santé de la Terre… et de votre conscience.