Entrons dans les détails techniques. Obtenir une certification implique de respecter un cahier des charges strict, fixé par l’organisme certificateur. Or, plusieurs vignerons dénoncent ces règlementations comme étant trop rigides… ou pas assez !
Côté vin bio, par exemple, le label n’impose rien sur la quantité de sulfites dans les limites permises par la législation (un vin bio peut contenir jusqu’à 100 mg/L de SO2 pour un rouge). Pour certains puristes du vin naturel, c’est un problème, car ils préfèrent une intervention minimale, voire zéro sulfites.
À l’inverse, d’autres vignerons trouvent ces cahiers des charges contraignants : ils regrettent de ne pas pouvoir « déroger » à une règle ponctuellement en cas de millésime difficile (par exemple une maladie comme le mildiou qui pourrait ravager toute une parcelle s’ils n’interviennent pas rapidement).
Enfin – et ça peut surprendre –, le label végane est parfois évité car certains consommateurs le perçoivent comme accessoire, voire gadget. Un vigneron m’a un jour confié qu’il n’avait pas pris la peine de certifier ses pratiques véganes car "les gens s’en fichent un peu tant qu’ils aiment le goût du vin". Discours à nuancer, bien sûr, mais qui reflète des priorités variées parmi les professionnels.