D’abord, un rappel qui surprend souvent : tous les vins, et donc tous les champagnes, ne sont pas automatiquement végans (L214). La raison principale : le collage. Non, il ne s’agit pas d’une histoire d’étiquettes, mais d’une étape cruciale pour rendre le vin limpide en éliminant les particules en suspension. Or, les agents de collage classiques sont quasiment tous d’origine animale.
Agent de collage traditionnel |
Origine |
Fréquence en Champagne |
Blanc d’œuf (albumine) |
Poules |
Très fréquent |
Gélatine |
Porc, poisson |
Modérée |
Isinglass (colle de poisson) |
Poisson |
Peu fréquent |
Caséine |
Lait de vache |
En diminution |
Pour l’AOC Champagne, le blanc d’œuf bat tous les records d’utilisation : on estime qu’environ 80 % des champagnes conventionnels ont recours à ce co-produit animal lors du collage (France Bleu). À tel point que certains allergènes majeurs (œuf, lait, poisson) doivent même être signalés sur la contre-étiquette depuis 2012 (règlement UE n°1169/2011).
Mais pourquoi utiliser des produits animaux ?
- Pour clarifier le vin plus rapidement qu’avec une simple décantation naturelle.
- Pour stabiliser les arômes afin d’obtenir ce profil organoleptique si recherché du champagne.
- Parce que la tradition régnait sans partage… jusqu’à l’essor du mouvement végane !
Aujourd’hui, l’industrie commence à évoluer, mais les pratiques anciennes restent bien ancrées. Résultat : il y a encore peu de champagnes végans certifiés, et il faut ouvrir l’œil pour les repérer dans les rayons !